Lauranne

Poésie

Le passant des soucis
À J.P.

un carré de pluie rôde sur ton front
comme une prison morte
comme une cage
pour un oiseau envolé

Seule une porte
raye les murs de la grange tiède
où les plumes se lovent
en orage

Le grand labour des morts
c'est ta conquête vaine
et ton vain repos
et ton habitacle sous l'opercule
du puits

Je t'ai vu dansant parmi les tomates tuteurées
Je t'ai vu pendu aux étagères fantômes
Je t'ai vu à travers l'espace-serpent

Du ciel gouttent les encres démesurées
aux ailes de buis
sauvage

Souillac, le 11 juin 2002


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