Lauranne

Poésie

 

Allumettes

Le cour craque
Comme craquaient autrefois les allumettes sur la boite
Comme craquaient sous les pas les lattes de bois
Les pas qui menaient à la boite
Pour craquer les allumettes
Qui n'en finissent pas, et qui n'en finiront jamais de se cacher dans la boite
Sur la cheminée
Le cour craquera comme se brise une allumette
Une allumette de cette boite sur la cheminée
Vers laquelle se dirigent les pas
Dans le noir
Pour saisir la lumière qui se trouvait dessus
Et dedans
Après
Car la flamme est dans le craquement de l'allumette
Elle est dedans la cassure du cour
Et brillera
Mais tout à l'heure
Quand le soufre en aura fini de souffrir
Pour l'instant, il craque
En morceaux
Et le plancher se tait, pour une fois,
Peut-être pour dire qu'il ne parlera plus
Qu'il restera la mémoire de ce qu'il fut
Quand il menait les pas
Vers la boite
Où sont toujours enfermées des allumettes
En monceaux
Pour rien
Puisque nul ne se dirigera vers elles
Pour l'instant
Sur les lattes
Tout autour de la cheminée
Sur laquelle se trouve une boite
Toujours
Pleine à craquer
De souvenirs, peut-être, pour plus tard
Quand tout aura brûlé
Tout autour de
La cheminée
Où rien ne se passe
Sauf moi
Qui me passe
Le film à reculons
Sans faire craquer
Le silence d'acétate.


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